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Fragment du Livre des morts – Partie du Chapitre 17
Epoque ptolémaïque (332 av. J.-C. à 30 av. J.-C.)
Dimensions : 45 x 19 cm
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Note scientifique de François René HERBIN (Cliquer sur ce lien pour lire le document).
François René HERBIN – Directeur de recherche honoraire (CNRS).
Articles de l’auteur :
Herbin, Un ostracon médico-magique.pdf
Herbin-Un document funéraire.pdf
Herbin, Les premières pages du papyrus Salt 825, BIFAO 88.pdf
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Tissus et bandelettes
Le linceul entourant la dépouille de Thoutmôsis III comportait plusieurs formules du livre des morts.
Les formules du livre des morts ont aussi été recopiées sur les linceuls et les bandelettes du linge funéraire des momies. Ces matériaux archéologiques, moins nombreux que les papyrus sont le plus souvent monochromes et mal conservés. Cependant, quelques exemplaires montrent une qualité égale à celle de certains papyrusca 2. Pour des raisons de pureté religieuse, le seul tissu employé lors de la momification est le lin. L’ornementation (texte et images) de ces pièces de tissu apparaît dans la région de Thèbes, probablement lors des règnes de la XVIIe dynastie. On parle là de longs linceuls recouvrant entièrement le corps du défunt. Le plus ancien a été retrouvé dans une tombe rudimentaire située à Cheikh Abd el-Gournah où une représentation d’une barque funéraire est accompagnée des chapitres 66, 67 et 170. Quant au linceul du roi Thoutmôsis III, il mesurait à l’origine cinq mètres de long et entourait par trois fois la dépouille royale. Une vingtaine de chapitres du livre des morts y sont inscrits avec les litanies de Rê et deux formules des textes des pyramidesca 3. Outre ces larges linceuls, on retrouve aussi dès la XVIIIe dynastie des extraits du livre des morts sur des bandelettes ou sur des étoffes destinées à l’emmaillotage des momies royalesca 4. Mais c’est surtout à la Basse époque égyptienne (entre le ive siècle et le iie siècle avant notre ère) que cet usage est plus largement étenduca 5.
À Paris, le musée du Louvre conserve quelques exemplaires du livre des morts inscrits sur du linge funéraire. La salle 17 de l’aile Sully expose ainsi des bandelettes datées approximativement des iiie – iie siècle avant notre ère (Égypte ptolémaïque) de la momie de Abérouaï14 et de la momie de Ounnefer15.
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