Ahmès-Néfertari
La grande reine Ahmès Néfertari
Dédiée par l’ouvrier Djéhoutyhermaketef qui espère en retour une belle vie et une belle sépulture, cette statuette incarne l’épouse du premier roi du Nouvel Empire. C’est l’un des exemples les plus séduisants de la petite statuaire en bois de l’époque pharaonique. Attitude, atours vestimentaires et coiffure sont empreints d’élégance. La robe de lin fin laisse entrapercevoir l’anatomie de la souveraine, témoignage de l’idéal féminin au temps de Ramsès II, là où la statuette a été sculptée.
Ahmès Néfertari, épouse d’Ahmosis
Le texte, sur le plat du socle, donne le nom et les titres d’Ahmès-Néfertari, épouse d’Ahmosis, fondateur, vers 1550 av. J.-C., de la 18e dynastie : « L’épouse divine d’Amon, la grande épouse royale, maîtresse du Double Pays, l’aimée de son père Amon, la mère du roi, Ahmès Néfertari, vivante, jeune, durable comme Rê, à jamais. » La reine est habillée d’un long vêtement enveloppant, de lin fin, galonné et frangé, noué sous le sein droit. On relève des traces de peinture rouge sur la figure, le cou, le dessus du socle et autour des pieds ; les cheveux, les sourcils, le contour des yeux, le bout des seins et l’encadrement du socle étaient peints en noir. Les bracelets étaient suggérés par une bande de peinture, sans doute rouge.
Attributs royaux
Ahmès Néfertari est dotée des attributs spécifiques des reines : la dépouille de vautour et la base circulaire d’une coiffure dont la partie supérieure, perdue, devait être constituée de deux hautes plumes ; le sceptre floral, flexible, dans la main gauche ; la main droite, vide à présent, devait probablement tenir une fleur ou le signe de vie ânkh. Le sculpteur, dont le travail tout en précision et subtilité est d’une admirable facture, a soigné particulièrement le traitement de l’anatomie de la reine sous l’étoffe légère de son vêtement.
Divinisée et vénérée
Durant le règne d’Aménophis III (1391-1353 av. J.-C.), cette grande reine fut divinisée avec son fils, Aménophis Ier (1525-1504 av. J.-C.). Devenue régente après la mort de son mari, elle restaura avec son fils l’unité du pays sur les plans politique, économique et religieux après l’époque troublée de la deuxième période intermédiaire. Le couple qu’elle forme avec son fils, tous deux patrons et protecteurs de la ville de Thèbes, est étonnant. Divers sanctuaires consacrés à leur exceptionnel culte posthume ont été dégagés dans la région thébaine.
C’est dans le village des artisans de la nécropole royale de Thèbes, Deir el-Medineh, que tous deux furent assidûment vénérés. Les habitants du village des artisans leur vouèrent un culte particulier et se placèrent sous leur bienveillante protection. La statuette du musée du Louvre fait partie d’un ensemble d’une vingtaine de statuettes dispersées dans de grands musées égyptologiques. Djéhoutyhermaketef demeurait à Deir el-Médineh et exerçait les fonctions de carrier pendant le règne de Ramsès II (1279-1213 av. J.-C.). C’est lui qui a fait réaliser cette statue votive ; ainsi, l’on peut dater la statuette du XIIIe siècle av. J.-C.
Bibliographie
– Les artistes de Pharaon. Deir el-Médineh et la Vallée des Rois, catalogue d’exposition, Paris, 2002, notice 211.
– ANDREU G., La statuette d’Ahmès Néfertari, éd. Service culturel du musée du Louvre, coll. Solo (8). Paris, 1997.
– ANDREU G., RUTSCHOWSCAYA M.-H., ZIEGLER C., L’Egypte ancienne au Louvre, Hachette Littératures, Paris 1997, p. 154/156.
Ahmès – Néfertari portant un vase (à droite)
Momie d’Ahmès – Néfertari
http://antikforever.com/Egypte/Reines/ahmes_nefertari.htm